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- 23 octobre 2024 |
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La crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 a eu un impact massif sur le secteur associatif français, notamment en ralentissant le rythme des créations de nouvelles structures. Selon les données publiées par l’INSEE et les différents observatoires de la vie associative, les confinements successifs et les restrictions sociales ont contribué à freiner la naissance de nouvelles associations, surtout durant les années 2020 et 2021.
Un coup d’arrêt brutal en 2020
Avant la crise, le secteur associatif connaissait une forte dynamique de création. Depuis 2014, environ 71 000 associations nouvelles voyaient le jour chaque année. Cependant, dès mars 2020, la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement ont provoqué un ralentissement brutal. Entre juillet 2019 et juin 2020, seules 65 014 nouvelles associations ont été enregistrées, marquant une chute significative par rapport aux années précédentes. L’exercice suivant, de juillet 2020 à juin 2021, n’a vu que 65 268 créations, confirmant cette tendance à la baisse.
Ces chiffres s’expliquent par plusieurs facteurs : l’impossibilité de se réunir, la fermeture des structures publiques et privées souvent mobilisées par les associations, mais aussi l’incertitude économique et sanitaire qui a freiné de nombreux porteurs de projets associatifs. Des secteurs entiers, notamment les associations sportives, culturelles ou d’entraide, ont vu leur activité suspendue, limitant ainsi les possibilités d’initiatives locales.
Un retour progressif à la normale en 2022
Malgré ce ralentissement, une tendance à la reprise s’est amorcée dès la levée des principales restrictions sanitaires. Entre juillet 2021 et juin 2022, 66 487 associations ont été créées, marquant un léger rebond. L’assouplissement des mesures de distanciation sociale a permis à de nombreux projets, retardés par la pandémie, de voir le jour. Les associations, qui jouent un rôle crucial dans le soutien aux populations fragilisées, ont profité de cette période pour redéployer leurs actions sur le terrain.
Le tissu associatif français, réputé pour sa résilience, a montré qu’il pouvait se réinventer en s’appuyant sur de nouveaux modes d’organisation, notamment numériques. Les pratiques de solidarité de proximité, les initiatives environnementales et la reprise des activités sportives ont notamment contribué à cette lente mais prometteuse reprise.
2023-2024 : Une année record pour le secteur associatif
Le véritable redressement s’est concrétisé entre juillet 2022 et juin 2023, période durant laquelle 71 128 nouvelles associations ont été créées. Ce chiffre, similaire aux niveaux observés avant la crise, confirme la capacité de rebond du secteur. La dynamique s’est encore accélérée sur la période 2023-2024, avec 73 120 nouvelles associations enregistrées, un chiffre record depuis 2015.
Ce rebond traduit la réaffirmation du rôle crucial que jouent les associations dans la cohésion sociale et l’animation de la vie locale. Alors que les citoyens ont ressenti un besoin accru de lien social après les confinements, les associations ont offert des espaces d’engagement collectif, de solidarité et de coopération.
Les secteurs d’activité les plus dynamiques
L’analyse des secteurs de création d’associations au cours des trois dernières années révèle des tendances marquées. Près d’un quart des nouvelles associations (24 %) se concentrent dans le domaine de la culture et des pratiques artistiques, un secteur particulièrement touché pendant la crise mais qui a su retrouver son dynamisme. Les associations proposant des activités sportives et de plein air représentent 16,6 % des créations, tandis que les clubs de loisirs comptent pour 8,8 %.
Parallèlement, les associations d’entraide et de solidarité, essentielles durant la crise sanitaire, continuent de représenter une part importante des créations (8,2 %), répondant à des besoins sociaux accrus. Enfin, 5,6 % des nouvelles associations se spécialisent dans le domaine de l’éducation et de la formation, reflétant l’intérêt croissant pour les initiatives d’apprentissage et de transmission de savoirs.
Un secteur clé de la vie sociale française
Aujourd’hui, la France compterait entre 1,4 et 1,5 million d’associations actives, selon les estimations des autorités. Ces structures jouent un rôle fondamental dans la vie sociale, culturelle et sportive, et représentent un véritable pilier de l’économie sociale et solidaire. Selon l’INSEE, environ la moitié des associations en activité œuvrent dans trois principaux secteurs : le sport (20 %), la culture (19 %) et les loisirs (13 %).
Face aux défis contemporains, notamment les crises sociales et environnementales, les associations apparaissent plus que jamais comme des actrices incontournables du lien social. Elles participent à la lutte contre les inégalités, au soutien des populations vulnérables et à la revitalisation des territoires, renforçant leur rôle dans la société post-pandémie.