Évaluation de sociétés technologiques

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La R&D

La recherche et développement (R&D) peut être immobilisée ou capitalisée dans les états financiers d’une entreprise si elle répond aux critères de l’actif immobilisé selon les normes comptables en vigueur.

La capitalisation de la R&D implique que les dépenses de R&D sont enregistrées comme des actifs dans les états financiers de l’entreprise plutôt que comme des charges immédiates. Cela signifie que les coûts de R&D sont étalés sur plusieurs années et amortis sur la durée de vie estimée des actifs liés à la R&D. Cette capitalisation peut être justifiée si l’entreprise peut démontrer que les coûts de R&D sont susceptibles de générer des avantages économiques futurs et si le montant et la durée de ces avantages peuvent être estimés de manière fiable.

L’immobilisation de la R&D peut être un moyen pour les entreprises de valoriser leur investissement dans l’innovation et de donner une image fidèle de la valeur de leurs actifs à long terme. Toutefois, il convient de noter que la capitalisation de la R&D est souvent soumise à des critères stricts et nécessite une évaluation minutieuse de la part des comptables et des auditeurs afin de garantir la conformité aux normes comptables en vigueur.

Évaluation des sociétés technologiques

L’évaluation de sociétés technologiques peut être plus complexe que celle d’autres types d’entreprises, car les actifs clés de ces entreprises sont souvent des actifs immatériels, tels que des brevets, des logiciels, des marques ou des bases de données. Par conséquent, il est important d’utiliser des méthodes d’évaluation spécifiques pour évaluer ces actifs.

L’approche Venture Capital (VC) est une méthode d’évaluation utilisée par les investisseurs en capital-risque pour évaluer les startups et les entreprises technologiques en phase de démarrage. Cette approche est basée sur l’analyse des entreprises en termes de potentiel de croissance, de risques et de retour sur investissement.

L’approche Venture Capital se concentre principalement sur trois facteurs clés pour évaluer une entreprise :

  • L’équipe dirigeante : Les investisseurs en capital-risque évaluent la qualité de l’équipe dirigeante de l’entreprise, notamment leur expérience, leur expertise et leur capacité à exécuter la stratégie de l’entreprise.
  • Le marché : Les investisseurs en capital-risque évaluent le potentiel de marché de l’entreprise et la taille de l’opportunité commerciale. Ils examinent également la concurrence et les tendances du marché pour évaluer la viabilité de l’entreprise.
  • Les étapes de développement de l’entreprise : Les investisseurs en capital-risque évaluent l’étape de développement de l’entreprise, en se concentrant sur les indicateurs clés tels que les revenus, les dépenses, les projections financières et les jalons clés.

En utilisant ces trois facteurs clés, les investisseurs en capital-risque appliquent des méthodes de valorisation telles que la méthode de la comparaison, la méthode des flux de trésorerie actualisés (DCF), ou la méthode du multiple de bénéfices pour déterminer la valeur d’une entreprise.

L’approche Venture Capital est couramment utilisée par les investisseurs en capital-risque pour évaluer les startups et les entreprises en phase de démarrage, car elle permet d’apprécier les risques, les potentiels de croissance et les rendements attendus de manière plus appropriée que les méthodes d’évaluation financière traditionnelles.

Voici d’autres méthodes d’évaluation des sociétés technologiques :

  • La méthode des comparables : cette méthode consiste à comparer la société avec d’autres entreprises technologiques similaires pour estimer sa valeur. Les critères de comparaison peuvent inclure des mesures telles que le chiffre d’affaires, les bénéfices, la capitalisation boursière ou les ratios de valorisation.
  • La méthode de la valeur actualisée des flux de trésorerie (DCF) : cette méthode est utilisée pour estimer la valeur future de l’entreprise en fonction de ses flux de trésorerie futurs. Elle prend en compte les projections de croissance, les marges bénéficiaires, les dépenses en capital, le taux d’actualisation et d’autres facteurs pour déterminer la valeur actuelle nette de l’entreprise.
  • La méthode des options réelles : cette méthode est utilisée pour évaluer la valeur des actifs immatériels, tels que les brevets, les logiciels ou les marques. Elle prend en compte les coûts de développement, les taux de croissance futurs, les coûts d’abandon et d’autres facteurs pour déterminer la valeur de l’actif.
  • La méthode des multiples de transactions récentes : cette méthode est utilisée pour évaluer la valeur d’une entreprise en se basant sur les multiples de transactions similaires récemment réalisées dans l’industrie. Les critères de comparaison peuvent inclure des mesures telles que le chiffre d’affaires, les bénéfices ou la capitalisation boursière.

Ces méthodes ne sont pas exhaustives, et d’autres facteurs, tels que la concurrence, les risques technologiques, la réglementation et l’incertitude du marché peuvent également être pris en compte dans l’évaluation d’une entreprise technologique.

(Pour la valorisation des actifs incorporels voir aussi notre page Actifs Incorporels…)

Financement des sociétés technologiques (Série A, B…)

Une série Seed, A, B… désigne une étape de financement dans le cycle de vie d’une entreprise en démarrage ou d’une start-up.

La série A est la première grande étape de financement après la phase d’amorçage ou de pré-amorçage (Seed ou pré-Seed). Elle est généralement réalisée lorsque l’entreprise a déjà atteint certains objectifs importants, tels que la validation de son produit ou service sur le marché, l’acquisition de clients et la construction d’une équipe solide. Lors de la série A, les investisseurs apportent des fonds pour aider l’entreprise à poursuivre son développement et sa croissance, en échange d’une participation dans l’entreprise. Le montant typique de financement de la série A se situe généralement entre 1 et 10 millions de dollars.

La série B est une étape de financement ultérieure, qui intervient après la série A, lorsque l’entreprise a déjà atteint des résultats significatifs et souhaite poursuivre sa croissance. À ce stade, l’entreprise a généralement développé une base de clients solide et a commencé à générer des revenus. Les investisseurs de la série B apportent des fonds supplémentaires pour aider l’entreprise à se développer davantage, à acquérir des parts de marché et à renforcer sa position concurrentielle. Le montant de financement typique pour la série B peut varier considérablement, mais il se situe souvent entre 10 et 100 millions de dollars.

En résumé, la série A et la série B sont des étapes importantes dans le cycle de vie d’une entreprise en démarrage ou d’une start-up, et elles marquent souvent des étapes clés dans le développement et la croissance de l’entreprise.

Utilisation des actions de préférence (A, B…) pour les investisseurs financiers

Les actions de préférence sont un instrument financier couramment utilisé dans les levées de fonds en série. Les actions de préférence donnent aux investisseurs en capital-risque des avantages supplémentaires par rapport aux actions ordinaires, tels que :

  • Un droit de priorité sur les dividendes : les actionnaires ayant des actions de préférence sont payés en premier, avant les actionnaires ordinaires, en cas de distribution de dividendes.
  • Un droit de priorité sur les actifs en cas de liquidation : si l’entreprise est liquidée, les actionnaires ayant des actions de préférence sont payés en premier, avant les actionnaires ordinaires, sur le produit de la liquidation.
  • Un droit de conversion : les actionnaires ayant des actions de préférence peuvent convertir leurs actions en actions ordinaires à un moment donné, généralement en cas de vente de l’entreprise ou d’une autre opération.

Les actions de préférence offrent aux investisseurs en capital-risque une certaine sécurité en termes de récupération de leur investissement initial, ainsi qu’un potentiel de retour sur investissement plus élevé en cas de réussite de l’entreprise.

Émission de BSPCE et de BSA pour les Managers

Les BSPCE (Bons de Souscription de Parts de Créateur d’Entreprise) et les BSA (Bons de Souscription d’Actions) sont deux types de instruments financiers couramment utilisés dans les startups et les entreprises en croissance pour attirer et récompenser les employés et les membres clés de l’équipe.

Les BSPCE sont des bons de souscription d’actions qui permettent aux bénéficiaires d’acheter des actions de l’entreprise à un prix préférentiel fixé au moment de l’attribution des BSPCE. Les BSPCE sont généralement réservés aux salariés et aux membres de l’équipe de direction de l’entreprise. Les BSPCE offrent un avantage fiscal pour les bénéficiaires, car ils ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu au moment de leur attribution, mais seulement au moment de leur exercice. Ils sont également intéressant car ils sont gratuits.

Les BSA sont similaires aux BSPCE dans leur fonctionnement sauf qu’ils sont payants au moment de leur acquisition.

Les BSPCE et les BSA sont des instruments financiers attractifs pour les employés et les membres clés de l’équipe, car ils leur permettent de participer financièrement à la croissance de l’entreprise et de bénéficier d’un potentiel de retour sur investissement important en cas de succès de l’entreprise. Ils sont également un moyen pour l’entreprise d’attirer et de retenir les talents clés en offrant une participation directe au capital de l’entreprise.

Évaluation de la décote des actions ordinaires pour l’émission des BSPCE et BSA

Lorsque l’entreprise émet des BSPCE ou des BSA, elle peut appliquer une décote sur le prix d’exercice des BSPCE ou des BSA par rapport au prix d’investissement de la Série A. Cette décote est généralement appliquée pour compenser le risque accru pour les bénéficiaires des BSPCE et des BSA par rapport aux investisseurs en Série A car ils vont donner le droit d’acquérir à des actions ordinaires.

Comme vu précédemment, les actions de préférence seront souvent prioritaire par rapport à l’action ordinaire. Le prix de l’action ordinaire sera donc inférieur à celui de l’action de préférence. 

La décote peut être variable et est notamment fonction de :

  • Des avantages des actions de préférence (multiple à 1,5x, 2x…, dividende préciputaire…)
  • De la structure du capital (% de détention des actions de préférence…)
  • Du nombre d’options émises

Pour évaluer la décote des actions ordinaires compte tenu des préférences détenues par les Actions A ; B… il faudra retenir une approche optionnel et notamment fondé sur Black & Scholes.

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